Cérémonie de l’Epiphanie à l’Elysée

Cérémonie de l’Epiphanie à l’Elysée

Évènements
Publié le 05/01/2017

Le 05/01/2017

Le Président Jean-Pierre Crouzet a conduit le 5 janvier, au Palais de l’Elysée, une délégation de boulangers et de boulangères, de jeunes en formation et de partenaires de la profession, pour la traditionnelle cérémonie des vœux et du partage de la galette.

Jeudi 5 janvier, les boulangers ont offert au Président de la République, une magnifique galette des rois de plus d’un mètre de diamètre, fabriquée par le boulanger parisien Jocelyn Lohezic.

La délégation conduite par Jean-Pierre Crouzet était composée de professionnels, des lauréats de la Semaine de l’Excellence – Génération Boulangerie 2016 qui réunit le concours des Meilleurs Jeunes Boulangers de France et le Trophée des Talents du Conseil et de la Vente en Boulangerie. Le Président de la Confédération avait également invité Michel Chassang, Président de l’Union Nationale des Professions Libérales, récente adhérente à l’UPA devenue depuis l’U2P, Lionel Deloingce Président national des Meuniers, les représentants de la filière et des partenaires. Au nom de tous les boulangers-pâtissiers de France, le Président Crouzet a présenté ses vœux au Président François Hollande.

 

« Monsieur le Président de la République,

C’est un honneur pour notre profession d’être aujourd’hui reçue par vous-même, au Palais de l’Elysée, à l’occasion de la cérémonie des vœux 2017, et de partager ensemble, symboliquement, la traditionnelle galette, à l’image de beaucoup de foyers français, dans la simplicité et la proximité.

Comme chaque année sont rassemblés autour de moi, fiers et heureux d’être ici, les représentants de notre profession et de notre « filière », mais aussi des jeunes filles et jeunes gens récompensés dans nos concours professionnels nationaux très exigeants.

Avec la jeunesse, la qualité de nos produits et notre professionnalisation, nous revendiquons aussi notre appartenance aux entreprises de proximité…

Proximité avec chacun des 12 millions de clients qui poussent quotidiennement la porte de nos boulangeries, et avec qui nous entretenons, souvent depuis de longues années, un dialogue de confiance et de conseil sur les produits, la qualité, les allégations santé, mais aussi parfois sur leurs propres préoccupations…

Proximité avec tout le territoire national puisque nous irriguons le tissu des régions, des départements et des communes, en métropole mais aussi dans les régions ultra marines, y compris dans les zones les plus reculées, voire les plus difficiles.

Référents de cette proximité, nous sommes particulièrement attentifs à la préservation du tissu commercial artisanal et libéral dans les centres villes comme dans les centres bourgs… aujourd’hui souvent menacés par la standardisation et par l’inexistence de plans de concertation d’urbanisme.

Des avancées significatives récentes ont été faites pour l’apprentissage ou la baisse des masses salariales, d’autres doivent l’être dans la recherche de l’équité, particulièrement en matière fiscale, pour les entreprises soumises aux régimes des BIC et des BNC.

Par ailleurs il convient de mettre en place des règles sociales adaptées à la nature de nos exploitations et qui peuvent encourager l’emploi.

Ces sujets sont de la compétence de l’Union des Entreprises de Proximité à laquelle la Confédération de la Boulangerie Pâtisserie Française contribue activement.

Vous le savez aussi, Monsieur le Président de la République, avec 11 milliards de chiffre d’affaires direct et généré, 32 000 entreprises individuelles et artisanales, 180 000 collaborateurs directs, notre profession porte les valeurs de la qualité « France » mais aussi d’un art de vivre « à la française » qui sait valoriser l’excellence Française.

Sans nos capacités d’adaptation : modernisation, investissements, qualité, transparence, proximité, produits « faits maison », notre métier aurait sans doute disparu, alors que grâce à la clairvoyance et à l’énergie des femmes et hommes de notre métier nous sommes toujours, et plus que jamais, le commerce alimentaire « référent » de la proximité.

Nous connaissons nos faiblesses, nous connaissons aussi nos forces et nos différences. Si les Pouvoirs Publics savent les reconnaître en favorisant nos exploitations, nous resterons durablement au contact de tous ces Français qui nous plébiscitent et nous font confiance.

La France qui se lève tôt est celle qui continue à relever tous les défis auxquels elle est confrontée. Elle aime travailler, elle est pleine d’énergie, d’inventivité et de savoir-faire. Nul doute qu’elle continuera à avancer et à gagner.

C’est donc dans cet état d’esprit dynamique et responsable que je suis heureux de vous présenter, Monsieur le Président de la République, au nom de notre profession, toujours plus unie, plus solidaire et plus fraternelle, et bien chaleureusement, nos meilleurs vœux pour une excellente année 2017 ».

 

La réponse du Président de la République

 

François Hollande souligna son attachement à cette tradition élyséenne du partage de la galette chaque année à l’Epiphanie. « Elle nous permet d’accueillir les jeunes qui ont réussi leurs concours et qui sont fiers d’appartenir à cette profession. La Boulangerie c’est pour nos territoires ce qui permet de créer non seulement l’agrément, la qualité, mais aussi le lien entre les populations, notamment pour celles qui sont les plus éloignées ».

Se tournant vers les jeunes, le Chef de l’Etat souligna l’importance de l’apprentissage, « une chance pour les jeunes, la possibilité pour les entreprises de disposer d’une main d’œuvre qualifiée, mais aussi la chance pour notre pays d’avoir une génération qui atteint l’excellence, grâce à l’alternance. Votre filière a été très attentive à ce que les qualifications soient reconnues. Sans qualification, pas de métier, pas d’avenir. Pour que l’apprentissage se développe, il faut des parents qui orientent leurs enfants vers ce chemin, des jeunes qui s’engagent et il faut des maîtres d’apprentissage pour les accueillir. Et parfois, le rôle du maître d’apprentissage dépasse celui de la transmission du savoir-faire. Il doit aussi donner à certains jeunes, compte tenu des difficultés familiales, des notions de savoir vivre ».

François Hollande aborda ensuite le thème de l’économie du secteur artisanal. « Ce sont souvent les petites entreprises qui créent de l’emploi et qui, malgré les difficultés économiques, conserve ces emplois en attendant meilleure fortune ».

« Vous avez été un partenaire loyal » affirma le Président de la République s’adressant à Jean-Pierre Crouzet. « Un partenaire qui dit les choses, qui exprime ses revendications, un partenaire franc – et l’on sait que dans le langage diplomatique, franc peut parfois signifier rude. Un partenaire capable de dire qu’après les négociations, des progrès ont été obtenus.

A quoi servirait-il d’avoir des représentants s’ils ne disent pas les choses ? Le syndicalisme permet à l’intérêt général d’avancer.

« Faire ce métier, ce n’est pas simplement aimer la Boulangerie, c’est être capable de réussir des produits d’excellence et de les faire vendre », précisa François Hollande à l’attention des jeunes. « Avec moi, vous avez un bon client ».

 

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